Episode 1

Et néanmoins la poésie...Philippe Jaccottet (1/4): Un homme de qualité

Published on: 18th May, 2025

À Grignan, village de la Drôme, Philippe Jaccottet a vécu et écrit pendant plus de soixante-dix ans. Ce premier épisode esquisse un portrait intime du poète : sa maison, ses promenades, sa rigueur quotidienne, la musique, la nature — et cette quête inlassable de justesse qui a traversé toute son œuvre.

Une série documentaire Chahut Média, conçue avec Daniel Maggetti.

🎼 Musique : Gaspar Claus.

Transcript
Grigan avril:

L'écrivain né dans le pays de vaux, a vécu, écrit marché sept endurant. On a voulu lui rendre hommage et s'approcher au plus près de l'homme qu'il a été. Alors on s'est rendu chez lui dans cette maison en pierre, on vit encore son épouse, Anne-Marie. J' côté.

Bonjour. Bonjour Caroline. Je chez David en chantant Carole Philippe chacoter. Je l'ai lu jeune plus tard à l'université, j'ai suivi un cours sur sa poésie. Peut être donné par Daniel mag jetti je ne sais plus la poésie de Jacques côté. Je dirais que c'est une poésie qui a quelque chose d'ex, existentiel.

Voilà. Mais il était déjà là en moi comme une voix familière. Très, on vous rencontrer. Vous êtes gentil, c, une vieille dame que vous voyez. Cette série podcast, on l'a imaginé avec Daniel mag jeti à l'occasion des 100 ans de la naissance de Philippe jacoter. En quatre épisodes, on raconte sa trajectoire. On rencontre ses proches, on plonge dans ses traductions et on médite sur une vie tout entière consacrée à la quête de la beauté et à la recherche de la justesse comme il disait.

Et néanmoins, la poésie. Philippe jacot, une série documentaires podcasts, shadia. Conçu en collaboration avec Daniel mati la musique du générique et de cas par classe. Ces joueur. Raconte une l'histoire tout à coup. Je trouve pas les mots ou couper là, mais oui, ça ne fait pas peur, pas du tout. Bienvenue dans ce premier épisode, son titre parcours d'une vie et moi, je trouve extraordinaire que ce village, quand on s'y est installé, il y avait absolument.

Personne. Il n'y avait presque pas de touristes, pas de maison neuve. Il n'avait, il y avait que deux maisons neuves agréant. C'était merveilleux, mais n'en plus plus dire la même chose. Alors on s'est installé ici parce qu'on avait envie d'être dans un village. Un vrai village. On cherchait justement un endroit pour vivre parce qu'on est, on venait de se marier.

On était en suisse, on n'avait pas d'argent et on avait envie d'être dans un endroit ou on vivait simplement. Moi, dès que je voyais une vieille ruine, une vieille maison, celle là que je veux être. Et cette maison là vous l'avez découvert. Comment cette maison là, c'est justement un grigna qui nous avait indiqué que cette maison était certainement allouée ou à vendre.

Et on est allé voir un jour depuis, c'était absolument. Dégoûtant. Il y avait de la terre par terre. Il y avait des bouledogues qui nous crachaient des cailloux et ça, ça dégoûte de partout. On a vu le jardin. On a dit non, non, ça c'est épouvantable. On veut pas ça. On ne sait pas pourquoi on nous a indiqué ça.

C'est vraiment impossible. Bon, quelque temps après. Le même homme qui nous avait dit d'aller voir ça. Je ne comprends pas pourquoi vous vous n'avez pas vu, il faut retourner et on est revenu un jour de soleil. On a trouvé formidable, mais comment vous avez été perçu au début quand vous êtes arrivé dans le village avec Philippe jacot, on a été très, très bien accueilli à gaignon.

C'est à dire que les gens ne savaient pas ce qu'on fait. Ils nous ont pas posé de questions et ont tout de suite accepté. Parce qu'on n'était pas venu pour leur faire de la concurrence ou faire ouvrir un commerce ou quelque chose comme ça, mais ça tellement peu ce qu'on faisait que plusieurs années après qu'on soit là, Philippe prend contre quelqu'un.

Alors ça va à la peinture. Oui, ça va bien. Alors Philippe, vous le pas expliquer. Oui, ça va bien

parler. Est facile et tracer des mots sur la page en règle générale et risquer peu de chose. Un ouvrage de dentellière calfeutré paisible. On pourrait même demander à la bougie une clarté plus douce, plus trompeuse. Tous les mots sont écrits de la même ancre, fleurs et peur, par exemple, sont presque pareils et j'aurais beau répéter sans du haut en bas de la page, elle n'en sera pas tachée.

extrait de chant d'en bas. En:

Juste un village isolé presque hors du monde. Il ne connaissait personne aucune vie intellectuelle artistique ou pour se nourrir. Donc ils ont dû créer leur petit monde tout seul. Là bas Antoine jacot, éditeur fils de Philippe jacot. Et ils ont aussi au début, je me souviens, ils ont une petite vie sociale avec ils allaient jouer à la pelotte, aux cartes avec le gardien du musée ou des choses comme ça.

Ensuite assez vite quand même, je pense que la différence de style de vie d'intérêt, etc. On fait que il s'est retiré presque, je dirais davantage. Il n'a pas beaucoup participé à la vie du village, mais. Ma mère était plus sociable. Elle partait peindre dans la campagne. Elle rencontrait elle, elle était amie avec tous les paysans de la région.

Elle partait en vélo, elle allait dessiner. Elle rencontrait les gens facilement qui savait cette villa là? Mais je vous dis dans une espèce de simplicité et de dénûment, il y avait, c'était ça la vie. Et je pense que son isolement, il le compensait par une correspondance. Que moi je découvre maintenant, si vous voulez.

Évidemment, il était en relation avec Gustave rou, mais aussi avec ses amis poètes français

1941. Lausanne Philippe jaté. À 16 ans, il assiste à la remise du prix rambert. Il est venu entendre ramus il découvre Gustave rou de 30 ans, son aîné pour Jacques côté, le choc est immédiat. Poète vaudois, marcheur photographe et figure tutélaire de la poésie romande Gustave rou est devenu au fil des décennies la preuve qu'on peut vivre en poète, même en suisse.

Même à l'écart du monde, probablement qu'il a vu en rou une sorte de preuve de la possibilité. De vivre en poète et en poésie. Daniel mati, directeur du centre des littératures en suisse, romane en étant finalement d'une position assez proche de la sienne en suisse, roman, en ayant eu le même type de formation, le même type de parcours.

Donc ça rendait au fond la poésie possible à un moment aussi, il faut bien penser début des années 40 ou la suisse est complètement isolée sur le plan international. La guerre. Tour, etc. Donc, c'est une sorte d'appel d'air. La présence d'euros dans ces années, là après, ils ont travaillé ensemble, ils sont liés, ils ont eu vraiment et progressivement.

D'ailleurs, la relation s'est inversée à partir des années 60. J côté est devenu le conseiller de roues, dire que c'est lui qui a plutôt accompagné Gustave rou dans ses derniers livres qui l'a encouragé, qui l'a poussé à publier, etc. Mais dans toutes la première période des années 40 jusqu'au j côté est parti à paris.

Il est clair que rou a été un appui de choix

Lausanne juin:

J'aurais voulu vous écrire longuement car j'aurais 1000 choses importantes à vous dire que votre admirable r agite en moi quand je le relis. Des cas précisé l'excellent article de béguin dans labyrinthe. Mais je sais que vous êtes captif une fois de plus, de vos devoirs et moi aussi des miens, ces examens en septembre et des traductions de siegfried la à faire pour forme et couleur.

Une folie que d'avoir acceptée cette tâche presque impossible, en tout cas si ingrate et me voilà, réduit à ne pas vous écrire une vraie lettre. Mais seulement ce vague message que je lance comme de derrière des créneaux de livres docte ou les moellons de schopenhauer, de Platon d'Aristote et de Kant s'entendent à me diviser de ce monde qui serait si nécessaire, si beau dans ce terrible été sec.

A quand un long dialogue écrit ou même oral. Cher monsieur, j'ai impatience de retrouver de vraies vacances au sens profond du mot, une absolue liberté, liberté du coeur et de l'esprit dans l'abandon aux choses, mais aurons nous jamais de vraies vacances. J'ai peine à le croire très amicalement. Philippe jacté.

chose. Je vous serre la main:

Qu'il reira plus tard pour vivre, il accepte une première traduction, la mort à Venise de Thomas man, confié par l'éditeur vaudois henri-louis mermo. Et il reste à bonne distance de tout cercle littéraire méfiant à l'idée d'être englobé dans un courant. Et c'est clair que le milieu parisien lui a absolument pas convenu.

Ce n'est pas quelqu'un qui pouvait mener une vie de travail tel qu'il l'entendait et même de développons littéraire dans le contexte parisien. Je pense qu'il l'a très vite senti. C'est des questions ment, je dirais à la fois un caractère, une sociologie. Il n'avait pas été fait pour ça. C'est à dire qu'il allait d'abord à paris, Anne-Marie j côté.

Et puis il a fait la connaissance des meilleurs écrivains aussi d'autres écrivains comme lui, comme bonne foi ou comment entrer du bouchet après qui est venu s'installer à duchi il venait nous voir avant. Et du pain, des gens comme ça, qui était déjà lui était aussi bien que mais il a fait tout ça quand même.

Il n'avait pas envie d'avoir tout ce monde avec lui. Il avait un peu peur de me présenter. J'ai l'impression, parce que moi je mais mais je me suis tout de suite, bien entendu avec eux aussi. Vous êtes rencontré à paris ou à Lausanne, Philippe jacot et vous. Alors à Lausanne, à Lausanne, j'ai fait l'école de dessin à Lausanne, mais après, je suis allé à l'académie Julien à paris et on était tous deux à paris.

On est revenu en suisse pour un mariage, une amie de mes amis qui un ami de mari. Et c'est à leur mariage quand c'est connu. Il était d'ailleurs très chic. Il avait un melon. Il a un melon, une cravate magnifique. C'était qui lui avait prêté parce qu'il avait rien à se mettre debout. Il était extraordinairement beau.

Il a toujours été beau, même semblant et vous êtes marié peu de temps après votre rencontre avec Philippe jack. Côté. Oui. Oui, quelques mois après, c'était une drôle d'idée. C'est vrai? Oui, non, c'est une bonne idée. C'est

à 28 ans, Philippe, chaque côté décide de vivre à grignon. Il veut une vie simple, loin de paris et sans devoir retourner en suisse. Ce coin de la drôme provençal devient vite central. Découvrir ce pays l'explorer va profondément marquer son travail. C'est un pays de marche en un sens ou on le verra beaucoup chez Philippe d'entre deux, c'est à dire un pays qui a à la fois une végétation méditerranéenne ou en tout cas provençal avec des chaînes et quelques oliviers.

Florian rod arrive. Éditeur neveu de Philippe jacot des pas et puis du blé de la lavande. Et c'est un, je pense que l'ensemble, la multiplicité des aspects les a séduit. Les lumières, c'est le mont vent tout au loin. C des petites collines les montagnes de. Petit auteur qui tout à coup, a répondu à quelque chose qu'il aimait.

Ce n'était pas des grandes montagnes suisses avec des neiges éternelles. Au contraire, il y avait une sorte de douceur qui a correspondu à un certain nombre d'émotion qu'il avait déjà eu et qui a fait que la tranquillité, le paysage, tout cela les a convaincus.

Les amis viennent de l'été la famille rend visite de temps en temps pour Philippe jacot groan devient un poste d'observation. Une manière d'être présent, mais autrement, j'ai vécu. Donc l'adolescence, j'avais une adolescence un peu fragile. Et donc ma mère m'a envoyé à gagnant à la campagne pour bien respirer.

Donc j'ai vécu plusieurs mois, la discipline était incroyable. C'est lui qui se leva tôt le matin, faisait le petit déjeuner, le tout le monde a emmener les enfants à l'école ou au quart quand ils étaient plus grands, il rentrait la porte, se fermait. On entendait le grincement qui existe encore aujourd'hui, le même grincement, sa porte se fermet.

Taper la machine de huit à 11 à 11 h. Il sortait pour faire les courses et aller à la poste qui était un moment incroyable parce qu'il recevait beaucoup de l'étranger ou de la suisse. Et c'est comme ça qu'il était tenu au courant de beaucoup de choses parce que, comme il était critique, il recevait tous les livres de gallimard pour avoir les commenter.

Et il repartait au travail 12 h et il s'arrêtait la porte grinçait se refermait plaques, on déjeunait jusqu'à deux h et demie, on plaisantait. On parlait de ce qu'on avait vu de ce qu'on avait fait et puis peut être un petit peu de musique. Et puis il remontait à deux h et demie fermé et à cinq h, il les rouvrait à sa porte grin.

Et à ce moment là, on joue, on jouait ou on allait se promener. On faisait de la pétanque.

Ici, les journées sont organisées au cordeau. La traduction occupe l'essentiel du temps. C'est ce qui fait vivre Philippe jacot la poésie, elle se glisse dans les interstices. L'horaire fixe pour le travail. C'est l'horaire du traducteur Antoine j. Côté l'écriture. Poétique ou de prose ou de c'est tout à fait autre chose.

Et alors là, moi, je ne parle qu'à travers lui. J'étais. Témoin de rien, je ne voyais rien. Je savais rien. Je pense que c'était des moments qu'il arrivait à sauver dans sa journée et ou dans la nuit, il se relevait peut être ou il se levait plu tôt le matin quand il y avait quelque chose qu'il voulait vraiment.

Mais c'est très frappant. Ça me frappe maintenant. Combien ça aura été en réalité difficile tout de même dans sa correspondance, on voit qui se plaint. Sans cesse de ne pas arriver à trouver le temps nécessaire qu'il aurait voulu pour écrire à ce que les besoins d'argent le rattraper sans cesse vraiment.

D'accord. Donc c'est comme si la traduction était, peut être son métier. Le gagne. Pain, la poésie, c'était le travail de l'artiste. Oui, oui, oui. Et qui n'était pas si facile à caser dans l'existence. Oui, c'est un peu paradoxal. Il y avait à la fois le bonheur de voir que la source était là, mais sans doute l'angoisse de voir qu'on n'arrivait pas toujours à trouver le temps qu'il aurait voulu de la réflexion.

Il n'y avait pas que la traduction. D'ailleurs moi, je, je suis là aussi bien après, mais pressé par les besoins d'argent. Il a aussi collaboré beaucoup à des journaux. En suisse et puis à la nouvelle revue française aussi plus littéraire, mais tous les articles qu'il écrivait. Pour la gazette de Lausanne, puis la nouvelle revue de Lausanne ou les deux.

Et puis même pour le petit journal de son beau père, qui était la feuille David, la desroche et la feuille d'avis. Je ne sais pas s'il se faisait payer pour ça, mais pour les deux autres journaux, c'était un complément aussi. Et donc c'est vrai quand je vous dis qu'il ne laisser rien transparaître de son travail.

Peut être la seule chose qu'on percevait. Parfois, c'était cette angoisse là du lendemain de la fatigue de qu'est ce qu'il allait trouver? Quelle serait la nouvelle traduction qu'il allait pouvoir faire? Et ça, cela, c'est resté très présent, en tout cas, pendant tout le temps. Moi, j'ai vécu agréant jusqu'à l'âge de 16 ans et je crois que ça a continué encore après pas mal de temps

du.

Mais alors, quand la poésie parvenait à la s'agiter, c'est ce que je vous dis travailler aux bonnes heures et c'est tout. C'est comme ça qu'il a réussi à faire tout ce qu'il a fait. Et les promenades étaient aussi à des heures précises ou là, c'est un peu différent. Oui, les promenades dans justement en dehors de quand il avait fini de travailler ou alors samedi dit, surtout l'habitant d' grignon.

Parfois un tel poids est sur nous que nous décidons de ne rien faire et en particulier de ne rien écrire qui ne l'allège mais encore ne l'allège qu'à bon droit. Cela se peut-il en parlant simplement d'un lieu? C'est la question que je me suis posée devant ce texte provisoirement, en tout cas, rien d'autre ne m'intéresse et tant pis si je m'égare.

Il semblerait donc que je dispose d'une règle qui me permette de choisir entre le pire et le mieux, c'est à dire de quelque absolu, non? Mais comment s'expliquer? C'est un peu comme si le mouvement de l'esprit vers une vérité pressentie révélait cette vérité ou l'alimentait comme si nous devions une bonne fois partir, puisque quelque chose nous y pousse et que la voix créa ou plutôt découvrit le but.

Marche difficile aux étapes dérobées en route. Donc, encore une fois, je suis un marcheur voûté par ses doutes, mais il arrive que des souffles bienheureux m'emportent

la promenade sous les arbres:

C'est un livre essentiel. Il marche et y compose en marchand. Il compose aux marchand le rythme, c'est le rythme du poème. C'est quand même le pas de l'homme et on allait découvrir des coins comme il le disait, il regardait la carte. Ça, on est jamais allé là, puis écoutait un peu les autres personnes qui lui disaient mais là bas, on a vu il une grotte dans il y a une Library, la des puits qu'est ce qui suscitait son intérêt dans les paysages qu'il pouvait observer à force de.

Promenade ball de randonnée. C'était plutôt des paysages que pouvait décrire roues. Finalement, dans le haut, jara tel qu'il les a connus dans l'enfance, c'est à dire des prés ama au roi écrivain, éditeur sans trace humaine ou alors seulement avec la présence d'une vieille église le plus sobre possible et ou l'on sentait que.

On était au centre de la civilisation et que cette civilisation était préservée, presque épargnée du désastre du monde dont il avait parfaitement conscience et qui, au contraire, en entrant dans ses prêts, en voyant cette beauté qui n'était presque immuable, qui n'avait pas changé avec la conscience. De l'histoire en train de se faire des désastres.

Aujourd'hui, j'ai pensé beaucoup à lui à cause de ce qui se passe en Syrie, en Gaza ou en Ukraine. La conscience comme ça de toutes toutes ces horreurs, il lui fallait trouver un contre feu. Et ce contre feu était n'était pas moins réel que toutes ces choses horribles, par exemple, lorsqu'il était à l'hôpital à la fin de sa vie en sortant de l'hôpital, il tenait absolument à ce que j'aille voir un prêt à côté de dauville pas loin de la gaffe.

C'est tout à fait un prêt ordinaire, comme il y en a beaucoup dans la drôme, mais son enthousiasme à vouloir qu'on y aille vouloir que florian ou Antoine l'aurait accompagne plusieurs fois là bas, montre à quel point la nature chez lui était prépondérante. Leur a son rapport à la nature était immédiat et vital.

Nuage de novembre oiseaux sombres par bandes qui traînait et laissez après vous aux montagnes un peu des plumes blanches de vos ventres long miroir des routes désertes, des fossés terre de plus en plus visibles et grandes tombent et déjà berceau des herbes. Le secret qui vous lie arrive t. Il qu'on cesse de l'entendre un jour.

Écoute, écoute mieux derrière tous les murs à travers le vacarme croissant qui est en toi et hors de toi. Écoute, épuise dans l'eau invisible où peut être boivent encore d'invisible bête. Après d'autres depuis toujours qui sont venus silencieuses blanches lentes au couchant ayant été dès l'aube obéissant au soleil sur le grand pré, la paix, cette lumière qui ne s'étend pas la nuit mais seulement se couvre d'ombre à peine comme se couvrent les troupeaux d'un manteau de sommeil.

Et le ciel serait-il clément tout en hiver? Le laboureur avec patience ayant conduit ce SOC où peut être Vénus aura paru parfois entre la boue et les buées de l'aube verra t. Il croître en mars à ras de terre une herbe autre que l'air

us de à la lumière d'hiver.:

Pas un couple d'amis. Et alors là là, on a eu beaucoup de notre cousine christiane. Jacques tech, qui est une bonne classe cynique, venait souvent, elle donnait des concerts ici.

Philippe joue du piano et du clavecin Anne-Marie de la flûte on aime les baroques on écoute parcel ou bar bird et monteverdi dans la maison de grignon la présence de la musique est fondamentale. La Philippe connaît beaucoup fait tous ces disques. Ce que vous montrez là, c'est un meuble qui est saturé de dis ce que c'est.

De un de crois d plus je même pas lui faire marcher la musique. Il y a été sensible toute sa vie. C'était une source d'émotions poétiques, au même titre que le paysage ou. Que d'autres Antoine ja côté. Donc, évidemment, ça apparaît dans ses livres, ça apparaît. C'est pas pour rien que son dernier recueil s'appelle le dernier livre de madrigal.

Il avait écouté monteverdi très jeune et ça ne l'a jamais quitté. Et mais la pratique, j'ai beaucoup de souvenirs là autour et il y a une période ou mon. Père et ma mère s'était mise à prendre la flûte à bec et il faisait de la musique tous les jours. C'était leur grand délassement plus avec des amis aussi à l'extérieur.

Et ça comptait beaucoup. Mais ce que je voulais dire, c'est ce qui pouvait déchiffrer les partitions avec une grande facilité. Mais je crois que je ne l'ai jamais vu ou est ce qu'il se cachait. C'est un mystère pour moi. Je n'ai jamais vu jouer tout seul quelque chose pratiquement ni travailler son piano, par exemple, c'était, il accompagnait, il adorait, il aimait ça, mais ça n'a jamais été une discipline ou un hobby comme, voyez que et pour moi, c'est un mystère,

ça

en fait, elle a impressionnant cette maison, ce qui la rend très grande. Ce que vous dites c. C'est très grand, mais il n'y a plus de place. Il y a plus de place à cause de quoi il y a des murs de livres dans cette maison. La musique s'invitait le soir, la poésie, elle restait plus discrète. Et Philippe j côté justement, ne se présentait jamais comme un poète en compagnie des siens.

On s'approche de lui davantage. On ne savait pas que Philippe était un grand poète quand je venu travailler là. Ça. C'est intéressant comment vous êtes rendu compte tout d'un coup parce qu'il y avait des visites. Il y avait des journalistes. Ce qui s'est passé, c'est que la première fois ou je me suis occupé de lui, c'était pour un repas.

Je l'ai Caroline tonio auxiliaires de vie au service du couple j côté et j'ai trouvé ce monsieur très courtois, mais vraiment et quand il me parlait. Mais j'étais subjugué et dans ma tête, je me suis dit mais on dirait qu'il me compte une histoire quand tu me parle, c'était vraiment extraordinaire. Et puis quelques temps après, j'ai appris qu'il était et là, j'ai souri parce que il le respirait.

En fait, c'était voilà, poète, être dans l'âme. Ce que je voudrais dire, tout d'abord, c'est que s'il en a une idée du poète ou du grand écrivain dans la vie quotidienne. Il n'avait rien de tout cela. Vraiment pas. C'était l'homme le plus normal qui soit le père le plus charmant, le plus attentionné et justement qui, au fond, ne laissèrent rien.

Transparaître de ce qui lui importait le plus de ce qui était sa vie intérieure, sa vie d'écrivain. Moi, il m'a fallu vraiment des années pour savoir. Un peu plus ce qu'il faisait. Et en même temps, je dirais qu'il avait quand même une certaine aura. Ce n'était pas non plus n'importe qui, je crois que cela se sentait un peu, mais.

Comment évaluer cela? Il était très pince sans rire. Moi, j'aimais beaucoup sur son visage en lui même qui laissait passer beaucoup d'expression et de sentiment et pouvait varier d'une certaine froideur ou ses vérités qui, tout d'un coup, se brisait à l'énonciation d'un bon mot. Et là, c'était tout son visage qui se barbouillait d'un sourire comme on en voit que chez les enfants.

En fait, contrairement à l'image qu'on pourrait se faire de lui, j'ai le souvenir de quelqu'un d'assez facétieux joueur. Oui. Très joueur et beaucoup les jeux de mots. Évidemment, il aura à côté comédienne, petite fille de Philippe j, côté assez curieux. Et puis surtout, je me souviens de sa voix parce qu'il avait une manière de parler qui est de plus en plus rare.

Aujourd'hui. Je trouve cette qualité de choisir ses mots et donc aussi d'avoir une certaine lenteur dans le débit. Et et un timbre de voix assez profond qui faisait qu'on avait envie de l'écouter. C'était quelqu'un qui parlait pas très fort. Philippe jacoter dans la voix, dit Morin au roi avait quelque chose du violoncelle grave chaude modulé et c'était un homme qui était très, très, très à la fois rigoureux.

Et en même temps jovia et très porté à la rigola. Et je me souviens qu'il a fait un film avec la télévision suisse, roman Jean-Louis roi qui l'intéresse et qui lui dit que pensez vous de la mort? C'est le genre de questions qui l'horripiler dans ce film. On l'oblige à apparaître à son bureau en train d'écrire un poème.

Et alors il écrit quelque chose pendant 10 minutes. Moi, j'étais dans l et puis fiche ça. J'étais curieux de voir ce qu'il avait écrit. Je suis décidément un génie,

mais on peut vous. Je veux quand même vous montrer. Oui.

Donc on monte au bureau de Philippe chaque côté. Ah oui. Y a para, pas photo qui n'était pas dans le prochain épisode. On reste dans le bureau de Philippe jacot. On parcourt les livres qui s'y accumulent. On aura carnet, on déplie les manuscrits. On entre dans sa fabrique poétique. Et néanmoins la poésie.

Philippe jacot une série documentaires podcast shadia, conçu en collaboration avec Daniel mati en partenariat avec le centre des littératures en suisse. Roman romane de l'université de Lausanne, le centre de traduction littéraire de Lausanne, la bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne et le musée géva.

Cette série d. Documentaires podcast a été rendue possible grâce au soutien de la fondation leart de la fondation yan Michel ski pour l'écriture et la littérature de la fondation ubs pour la culture et de l'état de v.

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About the Podcast

Et néanmoins la poésie...Philippe Jaccottet
Philippe Jaccottet était un géant de la littérature mondiale. A l’occasion du centenaire de sa naissance (Moudon, 30 juin 1925), une série documentaire podcast en 4 épisodes restitue dans toute son ampleur les différentes facettes de l’œuvre considérable du poète, traducteur et critique vaudois. Un
programme exceptionnel qui convie plusieurs des meilleurs spécialistes de Philippe Jaccottet, mené en collaboration avec le professeur Daniel Maggetti